Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
8 Novembre 2010
Les conditions dans lesquelles s’est préparé le Grenelle 2 de l’environnement me laissent malheureusement l’impression d’un vaste mouvement qui s’enlise dans des idées fausses, et dans des méthodes inadéquates. Que faire, c’est ce que cette lettre et les suivantes vont tenter de vous proposer.
Voulez-vous dire que vous n’avez pas, dans les lettres précédentes, traité complètement le sujet ?
J’ai traité, dans une lettre récente, de cette utopie permanente qui veut que l’on considère comme un grand progrès de globaliser en un critère unique (la performance énergétique du bâtiment) toutes les consommations, confondues. Alors qu’il s’agit de consommations s’adressant à des composantes de durées de vie très différentes, sur lesquelles on peut intervenir à des moments très différents. Il faut, impérativement et contrairement aux procédures actuelles, traiter séparément chacun de ces ensembles possédant une durée de vie différente. Cela dit, reste le problème de la validité du calcul actuel, domaine par domaine.
Que voulez-vous dire par là ?
Pour estimer les émissions de carbone, aujourd’hui il faut généralement calculer les dépenses probables en énergie, en particulier pour les consommations finales probables. Sur ce point les situations sont très différentes selon les domaines, et posent de multiples questions quant aux méthodes de calcul utilisables. En éclairage aussi bien qu’en chauffage, ou qu’en climatisation, ou pour les services d’eau chaude. Pour l’illustrer nous allons aborder (aussi rapidement que possible) chacun de ces domaines.
Commençons donc par l’éclairage ….
Dans la situation actuelle (mais qui peut évoluer) on admet, au moins par zone, un fonctionnement « tout ou rien » : combien d’heures annuelles d’éclairage dans telle ou telle zone, des durées qu’il est extrêmement difficile de fixer. L’expérience in situ prouve, d’ailleurs, que les règles RT actuelles surestiment largement les consommations d’éclairage (plus de 30% en général) : cela veut dire que les durées d’éclairage adoptées dans les règles sont excessives. Je pose une question simple : est-il vraiment nécessaire, valable et efficace, de présenter un objectif énergétique pour l’éclairage, même sous la forme savante de « performance énergétique » finalement fausse. Quelques règles simples (surtout pour l’éclairage public) et quelques recommandations claires (pour l’éclairage privé) seraient bien plus efficaces. Surtout quand on propose, comme actuellement, de faire des calculs sur des techniques qui ne dureront pas dix ans. Il est temps de se rendre compte qu’en véritable développement durable l’erreur serait de s’appuyer sans précaution sur les technologies d’aujourd’hui et sur des calculs savants mais douteux. Surtout si l’on continue à utiliser des transformations ahurissantes en énergie primaire.
Dans ces conditions comment faire ?
J’y reviendrai dans la prochaine lettre, le 15 Novembre prochain.
Roger CADIERGUES