Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
16 Janvier 2012
La France poursuit son projet photovoltaïque décentralisé, mais avec des chocs progressifs. Peut-on essayer d’y voir clair ?
Quels sont les objectifs du photovoltaïque ?
Il convient de bien distinguer, dans les projets photovoltaïques :
. les opérations réparties, sur tout le territoire, avec des panneaux généralement placés sur les bâtiments, résidentiels ou non,
. les opérations centralisées, normalement à la charge des producteurs d’électricité.
La suite de cette lettre concerne essentiellement les opérations réparties, celles dont la puissance crête est inférieure à 100 kW. La France prévoit les taux d’installation suivants (que je ne garantis pas) : 100 MW/an pour le résidentiel, 100 MW/an pour le non-résidentiel. Ce sont ces installations qui « bénéficient » d’un tarif de rachat autoritaire, un tarif qui vient de baisser.
De combien ?
Sans savoir si le tarif évoluera encore, disons que pour les projets présentés entre le 1er Juillet et le 30 Septembre 2011, la baisse, par rapport aux tarifs plus anciens, est de 7,5% pour le résidentiel et de 9,5% pour les autres bâtiments. Ceci dit, la réglementation des tarifs en la matière n’est pas une spécificité française, la Grande Bretagne venant, par exemple, de réduire de moitié les tarifs qui étaient les suivants (en pence par kWh, selon la puissance raccordée) : 19 pour 50 à 150 kW, 15 pour 150 à 250 kW, 8,5 pour 250 à 5000 kW. Notons, en passant, que la Grande Bretagne prévoit également un tarif spécifique pour le rachat d’électricité à base de digestion anaérobique : 14 pence pour 0 à 250 kW, 13 pour 250 à 500 kW, un tarif qui, lui, n’est pas modifié. Revenons donc au photovoltaïque décentralisé : à la suite des décisions précédentes certains spécialistes britanniques pensent que ce pourrait fort bien n’être plus, bientôt, qu’un rêve dépassé.
Pourquoi est-on, parfois, si réservé sur le photovoltaïque ?
Pour plusieurs raisons, mais en particulier pour la relative et quasi permanente faiblesse du rendement. On annonce bien, de temps en temps, que la butée des 20% (en rendement électricité / solaire) est enfin dépassée, mais nous restons bien souvent en dessous de cette valeur phare, la réalité étant d’à peine 15 à 16%, un résultat que nous obtenions déjà en 1980-85. Il n’y a pas à attendre de miracle : les avancées sont assez faciles à préciser car un salon (Intersolar) a lieu chaque année à Munich. Dans ce salon il y a toujours une présentation systématique des derniers modules mis au point et commercialisés par les exposants, par exemple l’américain SunPower, le canadien Solar ou le chinois Suntech (représentés en France). Exceptionnellement, grâce à l’emploi (plus coûteux) du silicium monocristallin, on peut atteindre un rendement de 19,5%, ou un tout petit peu plus, mais cela me parait rare, et d’application exceptionnelle.
Peut-on faire mieux avec des installations centralisées ?
C’est un secteur où des innovations diverses tendent à se multiplier, par exemple en dopant le flux solaire reçu par des miroirs, mais il me paraît là – du moins pour le moment – difficile de conclure. Dans tous les cas l’avenir du photovoltaïque me parait, au minimum, incertain.
Que voulez-vous dire par là ?
Nous y reviendrons la semaine prochaine …
Roger CADIERGUES