Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
18 juin 2012
J'ai, lundi dernier, sans grand espoir d'être suivi, mais convaincu qu'on y viendra un jour ou l'autre, ce par quoi il sera nécessaire de remplacer nos réglementations actuelles, compliquées, coûteuses et inefficaces. Nous allons aujourd'hui faire le point sur la solution proposée pour les équipements, l'isolation thermique des bâtiments faisant – dans mon esprit - l'objet d'une réglementation séparée présentée mardi dernier.
Que proposez-vous pour les équipements
De faire d'abord la distinction entre deux domaines :
- le premier étant celui des équipements de base (chaudières, pompes, etc.), fabriqués en usine,
- le deuxième concernant le reste des installations.
Le domaine des équipements de base est probablement le secteur qui a connu le maximum de perfectionnements lors des dernières décennies, étant entendu qu'il est essentiel de noter que ces perfectionnements sont internationaux, ou au minimum européens. Pour ce qui concerne les équipements de base gérer correctement la situation (ce n'est absolument pas le cas actuellement) conduit finalement à traiter deux objectifs :
- 1. Fixer la qualité minimale des produits installés (sans problème et sans calcul nouveau), et ce sans avoir à se préoccuper de savoir s'il s'agit du neuf ou s'il s'agit de l'existant (ex. les chaudières sont régulièrement remplacées), une solution simple dont je le montrerai un exemple ;
- 2. Fixer impérativement cette qualité dans un cadre européen.
Sur ce dernier point prenons l'exemple des climatiseurs. La Commission européenne a publié début mars le règlement précisant les performances minimales des climatiseurs (classe A à partir de 2014). C'est une décision qu'il faudrait très vite généraliser. C'est la voie simple et efficace à adopter, avec une ouverture simple vers les progrès éventuels d'avenir. Et avec un bien meilleur contact avec les professionnels intéressés, sans compliquer le travail des uns et des autres. En reconnaissant tout simplement que le progrès est dans les mains des constructeurs de matériel.
Vous parliez également d'un deuxième domaine pour les équipements ?
Prenons l'exemple du chauffage. Si vous regardez ce que sont les installations vous constaterez :
- qu'il existe, d'une part, des composants installés tels quels venant d'usine, les chaudières, pompes, etc. appartenant au premier domaine traité précédemment,
- qu'il existe, d'autre part, des composants plus ou moins modifiés par l'installateur : les tuyauteries, les isolations d'équipement, etc.
Ma proposition pour ce deuxième domaine (par exemple l'isolation des tuyauteries) c'est qu'il s'agit là d'un aspect qui devrait être réglé par des règles professionnelles simples, faciles à mettre au point très vite si on se limite à l'essentiel (ce qui influe sur les consommations, par exemple les épaisseurs thermiques d'isolants de tuyauteries). Chaque installateur, dans ses marchés, vis-à-vis de son client, devrait s'engager à suivre ces règles.
En cas de défaut ce serait la responsabilité décennale qui serait engagée, alors qu'actuellement les traitements juridiques des défaillances peuvent entraîner des procédures interminables.
Il n'est pas toujours facile de distinguer ce qui dépend de l'un ou l'autre de vos domaines …
C'est exact.
Prenons l'exemple de la régulation. Remarquons d'abord qu'il est très dangereux de se baser sur les techniques actuelles de régulation qui, à mon avis, devraient fortement évoluer dans les douze années qui viennent. Dans mon système il faut faire confiance à des règles professionnelles, mais ceci n'empêche pas d'adopter principes du premier domaine lorsqu'il s'agit de composants de régulation relevant du premier domaine, celui des composants installés.
Prenez l'exemple des vannes de régulation : les vannes courantes réagissent mal aux faibles débits (qu'elles savent souvent mal contrôler). Il faut donc les astreindre à des règles de qualité (AA etc.) comme tout composant installé.
Est-ce donc un détail si important ?
Si vous voulez savoir ce qu'il en est, consultez l'article de René Cyssau paru dans Chaud-Froid-Performance de mai dernier (l'article « Régulation thermique: maîtriser le fonctionnement des vannes aux faibles charges»). C'est un très bel exemple de ce que les composants de la régulation peuvent voir souvent leur qualité quantifiée : ils relèveront alors de notre premier domaine. Par contre il n'en sera pas de même pour l'épaisseur d'isolant sur tuyauteries chaudes, qui va relever – dans notre système – de règles professionnelles.
Tout ce que vous venez de dire concerne le chauffage, qu'en est-il des autres techniques ?
J'y viendrai dans la prochaine lettre du lundi.
Roger CADIERGUES