Par Bernard SESOLIS, expert Energie Environnement le 24 Février 2023
Avez-vous remarqué que nous manquons cruellement de vision pour le futur ? Avez-vous remarqué l’absence d’utopie qui permet de définir des voies politiques à moyen et long terme ?
Tout le monde ou presque souhaite la paix, tout le monde ou presque rêve d’abondance, de justice et d’équité. Bref, tout le monde ou presque aspire à la sérénité et à l’harmonie.
Ce « presque » est souvent le fait d’une minorité affublée d’énormes moyens, donc d’énormes pouvoirs. Ce « presque » pose la question de la démocratie, sujet crucial de nos sociétés et en permanence remis en cause. Ces banalités sont tenaces et couvrent toutes les questions sociétales.
Celles que nous abordons humblement dans Xpair, le bâtiment, la ville, le territoire vus sous l’angle de l’énergie et de l’environnement, n’échappent pas à ces évidences. L’énergie est violemment d’actualité et les stratégies pour répondre à un contexte chaotique font l’objet de débats tronqués. La question urgente du moment, c’est le nucléaire. Pour la nième fois, il nous faut y revenir car l’actualité en la matière est fébrile et les décisions qui seront prises cette année auront des conséquences pour le très long terme.
Peut-on, doit-on relancer le nucléaire ?
Derrière le « pour » ou « contre » le nucléaire : quelle société pour le futur ?
Dit comme cela, le sujet est trop vaste. Il faut se contenter de schémas, voire de caricatures pour avancer.
Deux visions s’affrontent :
- Vision « A » : la sortie du système économique et financier mondialisé et un retour à la décentralisation, aux territoires, aux échelles « humaines », aux circuits courts, à la décroissance maîtrisée, aux technologies partagées, à la démocratie souveraine directe, à la nature retrouvée. En gros, une écologie raisonnée appliquée et une sortie de la mondialisation économique.
- Vision « B » : le progrès comme principe d’un bonheur partagé par un nombre croissant d’individus grâce au ruissèlement vers les « masses » d’un bien être pensé et organisé par une élite pour une élite. Une confiance totale envers la technologie future et la science, le « réalisme » économique et politique du court terme. En gros, le prolongement des modes de vie actuels, mais décarbonés grâce au progrès.
Dit comme cela (je vous ai prévenu, c’est caricatural), êtes-vous tendance A ou B ?
Le camp A est socialement minoritaire, souvent militant. Le camp B est plus encombré notamment par ceux qui sont bien situés socialement dans un pays développé.
Dit comme cela, on comprend mieux pourquoi s’est instauré depuis longtemps le dialogue de sourds entre les antis et pro-nucléaires car ce clivage correspond assez bien aux deux tendances A et B. Elles sont antinomiques et aucun compromis n’est possible.
Seulement voilà, la majorité, vous et moi, ne peuvent, j’imagine, ni ne veulent se classer dans une de ces catégories. Il y a en chacun de nous un mix de A et de B.
Pour être clair, je considère subjectivement le sujet avec une grosse dose de A et malgré tout, quelques miettes de B, simplement parce que je ne peux pas nier où et comment je vis, et je ne veux pas éluder le rapport de force entre A et B
La majorité des citoyens n’ont qu’une idée floue du sujet. Trop complexe, trop technique, trop fantasmatique. On peut lire un exemple frappant de ce dialogue impossible dans Libération du 5 Mars 2021 : sur une même double page, Claude Jaouen, vice-président de l’association « Les voix du nucléaire » assène tous les poncifs pour le nucléaire - énergie décarbonée, pilotable, non subventionnée (sic !), seule voie envisageable des points de vues technique, économique, environnemental et sociétal - rien que ça ! tout en dégommant les EnR – intermittences nécessitant d’impossible stockages massifs - et en plus, revendiquées que par des idéologues [1].
Sur l’autre page, le réseau « Sortir du nucléaire » résume tous les poncifs contre le nucléaire sur les risques, les coûts, la sécurité [2].
Un gouffre intellectuel béant sépare ces deux pages, ces deux clans.
Nuancer entre les deux points de vue reviendrait à trahir le camp A ou le camp B. Le compromis serait une compromission. Pas le temps de réfléchir, de composer, de considérer l’autre comme aussi sensé que soi. Pas question de reconnaître que celui ou celle d’en face a des arguments méritant réflexions. C’est tellement plus facile de se contenter de postures et de discours radicaux éludant les questions concrètes.
On réduit l’autre à des profils qui peuvent faire sourire mais qui ont la peau dure. « A » serait l’anti capitaliste barbu utopiste, ne comprenant rien à l’économie réel. Un irresponsable installé dans une révolte exprimant un art de se distinguer (voir par exemple [3]). « B » serait un pragmatique, un responsable, un réaliste, pour qui l’économie mondialisée est inéluctablement et définitivement installée, permettant un modèle planétaire d’art de vivre qui doit être imposé et généralisé.
Comment faire la part des arguments pour et contre le nucléaire ?
Un exemple de démocratie directe indispensable : la CNDP
La Commission nationale du débat public (CNDP), instance indépendante mais officielle [4] a été sollicitée pour traiter la question du futur du nucléaire. Dès fin 2021, la CNDP a constaté que :
- une relance de l’énergie nucléaire en France représente un choix démocratique majeur, engageant les générations futures. Toute personne vivant en France doit pouvoir être pleinement informée de ces enjeux et participer à l’élaboration des décisions concernant cette politique.
- le public n’a jamais pu être pleinement associé à ces choix énergétiques majeurs concernant l’énergie nucléaire.
- les annonces de relance de la construction de réacteurs nucléaires ont été formulées avant toute procédure de participation du public prévue par les conventions internationales.
- seul un débat conduit dans le respect des principes d’indépendance, de transparence, de neutralité, d’argumentation, d’équivalence et d’inclusion qui régissent l’intervention de la CNDP peut contribuer à asseoir la légitimité de toute décision future concernant l’énergie nucléaire en France.
La CNDP a été saisie conjointement par EDF et RTE sur un programme de six réacteurs nucléaires de type "EPR2", dont les deux premiers seraient situés à Penly (76), en Normandie.
Ce programme et ce projet font aujourd’hui l’objet d’un débat public, qui possède donc à la fois une dimension locale au regard du projet de construction à Penly et une dimension nationale au regard du programme industriel proposé par la filière nucléaire.
Ce débat structuré autour de 10 questions [5] a démarré en Octobre 2022 et la CNDP doit présenter ses conclusions le 27 Ffévrier 2023. Je vous invite fortement à découvrir l’avancement de ces travaux > cliquez ici
Qu’en pensent ceux entre « A » et « B » et quels sont les états d’âme des décideurs ?
La majorité ne se reconnaîtra ni dans « A », ni dans « B ». Selon les individus et leur situation, chacun représente un cocktail selon des proportions variables de « A » et de « B », sans bien sûr se réduire uniquement à ces caricatures.
Cependant, quand il s’agit de prendre des décisions politiques et techniques, on évite d’aller plus loin pour imaginer les aspirations et les désirs du citoyen et les possibilités d’y répondre. Il y n’a que du « B » sans nuance chez les décideurs.
D’ailleurs, Michel Badré, président de la CNDP sur la construction des nouveaux réacteurs n’était pas dupe quand il affirmait que ce débat public sera utile ... si les parlementaires se réfèrent à ce qui sera dit et qu’ils en tiendront compte [6]. Ses craintes ont été confirmées.
Si le Sénat a voté la simplification administrative pour la mise en œuvre de l’éolien fin 2022, il vient également d’adopter en première lecture le 24 Janvier 2023, un projet de loi pour accélérer les procédures an vue de la construction de futurs réacteurs. Et ce, avant même d’avoir pris connaissance de l’avancement des travaux de la CNDP sans attendre les conclusions fin Février.
Cette précipitation en dit long sur les choix a priori d’une bonne partie de la classe politique.
Ce fait accompli marque une volonté de choisir le scénario le plus nucléaire parmi les 6 scénarii établis par RTE fin 2021 puisqu’un des amendements supprime la limite maximale des 50% de la part de production d’électricité issu du nucléaire en 2035. La valeur « plafond » est devenue la valeur « plancher » ! [7]. Certains contributeurs à la CNDP ont claqué la porte [8].
Ce passage en force pour le nucléaire rappelle les décisions prises en leur temps sur l’amiante ou les pesticides. On peut toujours justifier de casser des œufs pour obtenir une omelette (protection plus efficace contre le feu, production alimentaire de masse). Mais jamais il n’est fait allusion à la note à faire payer aux « autres » plus tard … et au goût de l’omelette.
L’actualité énergétique manipulée par Poutine donne une opportunité inédite aux pro-nucléaires d’assener que l’EPR est bien la seule alternative technique et économique pour sortir du marasme climatique, aussi bien en Europe que dans les pays en voie de développement, notamment grâce au moyen d’hypothétiques mini EPR conçus pour ce marché d’exportation.
L’opinion publique a basculé pour le nucléaire cet hiver sans que la question soit sérieusement et réellement débattue. Une opinion, ça se construit d’autant plus facilement qu’on méprise allègrement les travaux collectifs de réflexions mises en œuvre et que l’on gomme les nuances, les compromis réfléchis et lucidement acceptés. Si un référendum était lancé sur le nucléaire aujourd’hui, nul doute que la réponse serait « oui ».
La CNDP va proposer, mais l’exécutif a déjà décidé !
Même si l’énergie n’est pas un domaine réservé du Président de la République, l’actuel locataire de l’Elysée use lourdement de son statut pour imposer un maximum de nucléaire dans le futur mix énergétique. Il ne s’en est jamais caché, Emmanuel Macron est un farouche défenseur du redéploiement du nucléaire. La brutalité des déclarations et des initiatives prises en est la marque. Le 3 Février 2023, le Conseil de Politique Nucléaire, instance de pilotage du programme nucléaire, dépendant directement de l’Elysée, rappelle à sa première réunion indépendamment des futures conclusions de la CNDP que « La relance du nucléaire est un chantier prioritaire pour notre pays dans la consolidation de sa souveraineté et pour le respect de nos ambitions en matière de décarbonation et de compétitivité de l’économie française » [9].
Et parmi toutes les décisions prises allant à sens unique vers ce que souhaite le Président, sans aucune concertation avec les intéressés, il a été décidé la fusion des équipes de deux organismes majeurs pour la sûreté nucléaire : celle de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et celle de son bras technique, l'IRSN. Ce dernier, né il y a 20 ans, pourrait alors disparaître. La suppression du principe dual des fonctions d’expertises pourrait mettre en crise le système de sûreté [10].
Des principes à considérer dans la décision politique
Le point d’avancement de la CNDP en Janvier 2023 faisait état de ce qui avait été compris sur le sujet par ce collectif composé de citoyens, non militants, non spécialistes, représentant un large panel de générations, régions, degrés d’instructions et métiers. Avant les conclusions de fin Février, il a été avancé quelques principes à considérer dans la décision politique :
- reconnaître comme principal axe, la santé de la population et la protection actuelle et future de l’environnement.
- ne pas dépendre d’une seule technologie pour faire des choix adaptables dans la durée, et réversibles.
- renforcer la coopération internationale.
- informer sans infantiliser.
- faire partager la population aux choix et assurer l’existence de contre-pouvoirs.
- engager une politique de sobriété partagée équitablement.
- savoir renoncer à la relance du nucléaire si nous ne sommes pas sûrs d’être en capacité de maitriser et d’assumer les conséquences (santé, environnement) et le financement à long terme (gestion des déchets, démantèlement, situations post-catastrophe, …)
C’est un euphémisme de dire que l’exécutif n’est pas dans la nuance et n’a pas pris tous ces principes en considération. Normal diriez-vous puisque les décideurs actuels sont vraiment des caricatures de catégorie « B » !
En étant surtout « A » mais avec une pincée de « B », je me permets de penser que le bon compromis urgence / financement / respects / développement durable et frugalité serait le scénario 100% électricité issues des EnR avec une sortie définitive mais très progressive du nucléaire afin de laisser du temps pour dégager suffisamment de moyens pour renforcer la R&D sur l’éolien, le solaire, le stockage et l’hydrogène vert, la gestion des réseaux, le recyclage et le réemploi. Tout cela pourrait s’envisager avec un carénage des centrales leur permettant de fonctionner au moins 50 ans dans des conditions drastiques de sécurité ; les USA viennent de délivrer des autorisations pour 80 ans d’exploitation sur des centrales à technologie très proches de celles du parc français [11].
Donc, à la question posée, oui, on peut relancer le nucléaire … mais non, on ne doit pas le faire. C’est aux politiques de lâcher B pour aller vers A ... Auront-ils le courage de changer ?
Permettez-moi d’en douter.
- « Réduire la part du nucléaire : une fausse bonne idée » - Libération - 5 Mars 2021 - Claude Jaouen
- « La France peut et doit sortir de l’impasse de l’atome » - Libération - 5 Mars 2021 - Réseau « Sortir du nucléaire »
- Dans la BD « Le monde sans fin » de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, Editions Dargaud, J.M.Jancovici développe dans un chapitre consacré aux énergies décarbonées (pp.126-163) une démonstration défendant le nucléaire contre les EnR, qui seraient aveuglément défendues par des individus forcément baba cool de catégorie « A » : Cf. pages 141 et 151
- La Commission nationale du débat public (CNDP) est l’autorité administrative indépendante qui garantit le droit de toute personne vivant en France à l’information et à la participation sur les projets et politiques qui ont un impact sur l’environnement. Ce droit est inscrit à l’article 7 de la Charte de l’environnement.
- Ce « droit au débat » du public permet également d’améliorer les décisions des responsables des projets ou des politiques, en les éclairant sur les valeurs, attentes et interrogations du public. La CNDP est saisie de manière obligatoire en fonction de critères et des caractéristiques des projets définis par le code de l’environnement.
1 - A quoi sert ce débat ?
2 - Avons-nous besoin d’un nouveau programme nucléaire ?
3 - Qu'est-ce que l'EPR2 et peut-on faire du nucléaire autrement ?
4 - Que s’est-il passé à Flamanville et quels enseignements en a-t-on tirés ?
5 - Quelles conditions et conséquences du projet Penly sur le territoire et l’environnement ?
6 - Quelles conséquences sur le travail et l’emploi ?
7 - Quel coût, quel financement, et quelle rentabilité ?
8 - Quelle prise en compte des incertitudes climatiques et géopolitiques ?
9 - Comment décider sur les questions nucléaires ?
10 - Que voulons-nous transmettre à l’issue de ce débat?
6. « Il n’y a jamais eu de débat public sur le nucléaire » - Le Monde - 27 Octobre 2022 - Interview de Michel Badré par Perrine Mouterde
7. « Le mirage des 50% de nucléaire » - Le Monde - 24 Janvier 2023 - Adrien Pécout
8. « Les antinucléaires claquent la porte du débat public sur l’atome » - Le Monde - 26 Janvier 2023 - Adrien Pécout
9. Service de communication de l’Elysée : Cliquez ici
10. Emmanuel Macron et le nucléaire à marche forcée » - Libération - 14 Février 2023 - Yves Marignac (Négawatt)
11. « La prolongation jusqu’à 80 ans de la durée de vie du parc nucléaire n’est pas un tabou » - Agence Reuter - 21 Janvier 2023, interview de Cédric Lewandowski, Directeur exécutif EDF chargé du parc nucléaire
À propos de l'auteur
Bernard Sesolis
Consultant Energie - Environnement, Docteur en géophysique spatiale environnement, Bernard Sesolis a une longue expérience en secteurs publics (Ministère de l’Equipement) comme privés (fondateur et directeur des bureaux d’études Tribu puis Tribu-Energie). Auteur de nombreux ouvrages, il est également investi dans plusieurs associations (AICVF, Effinergie, ICEB...). il poursuit actuellement ses activités de conseil et de formation dans le domaine des bâtiments respectueux de l’environnement et soucieux des usagers
A l'heure actuelle, avec les progrès en place et à venir dans les EnR construire de nouvelles centrales nucléaires est une aberration. Pourquoi ? Bah tout simplement car le vent, le soleil et l'énergie hydraulique sont GRATUITS et nous donnent par la même une réelle indépendance énergétique.
D'où vient l'uranium ? Ouzbékistan, Kazakhstan, Niger. Des pays sous la coupe ou en phase de l'être de la Russie et donc par ricochet de la Chine. C'est ça être indépendant ? Quel manque de prévoyance et de vision à long terme. Le lobby nucléaire et leurs vassaux au pouvoir actuellement se sont engouffrés dans la brèche qui a été ouverte par la peur de manquer d'électricité cet hiver, effet collatéral de la guerre en Ukraine, peur instillée à longueur de journée dans les médias avec plan de délestage en cas de coupure répété à longueur de journée sur par les médias... et le but a été atteint : alléluia l'atome redevient fréquentable, ouf et on essaie même de le faire classer dans les énergies vertes, bah oui c'est le moment ou jamais, on sait jamais sur un malentendu ça peut passer, il faut essayer de le faire avant que la peur ne retombe. C'est pratique la peur ça a toujours permis de manipuler les foules de leur plein gré. Argument fallacieux du : il faut sortir des énergies carbonées : évidemment qu'il faut en sortir et donc ça justifie de se jeter de nouveau dans le nucléaire ? Je ne vois pas en quoi, on met le paquet sur le renouvelable point, je le rappelle énergie GRATUITE une fois en service et qui n'engage pas l'avenir des générations futures ni ne génère des couts illimités à la construction, l'entretien puis le démantèlement sans oublier le stockage des déchets radioactifs toujours pas résolu ainsi que l'envoi en Russie des 1% de déchets que l'on retraite mais qu'on n' utilise pas derrière.
N'oublions pas le fleuron de l'industrie nucléaire française : La Hague, une aberration économique pour seulement 1% de déchets retraités mais dont on ne fait rien après. Et là je vois arriver l'argument massue des pros nucléaires : on ne peut pas stocker l'électricité issue des éoliennes et panneaux solaires ni maîtriser sa production en en temps réel et en fonction des besoins... et alors j'ai envie de dire, il suffit d'en faire plus, de surdimensionner comme on a fait pour le nucléaire d'ailleurs mais là ça ne dérangeait personne, enfin surtout pas le lobby du nucléaire. Cet hiver les records de productions de l'éolien se sont enchaînés, bah oui car curieusement quand il fait mauvais temps il y a du vent, étonnant non. Autre risque du nucléaire : ça représente des cibles idéales en cas de conflit, on le voit bien en Ukraine avec Zaporijjia, alors que quand c'est disséminé comme le renouvelable on est bien plus tranquille de ce coté là. On peut parler du démantèlement aussi, quelqu'un a une idée de ce que ça représente en temps et surtout en coût. Prenons l'exemple de la mini centrale de Brennilis, arrêtée depuis 1985 et toujours pas démantelée, elle sert de chantier test (voir https://www.20minutes.fr/planete/3172739-20211116-bretagne-trente-six-ans-apres-fermeture-centrale-nucleaire-brennilis-attend-toujours-demantelement ). Il faut savoir ce que ça représente de démanteler une centrale : on gratte le béton contaminé par exemple et on met ça dans des sacs, un travail de titan, sans fin et aux coûts illimités presque (Bouygues se frotte les mains). Là je vois arriver l'argument des pales d'éoliennes pas recyclables... Ok mais bon on les démonte, on les stocke dans un coin et c'est terminé, durée du chantier 1 journée, ça n'aura pas couté des milliards, généré des dizaines de milliers de big bags de poussières ou autres contaminés... ce sont des déchets non dangereux et ça ne sera pas un chantier d'une durée illimitée. Se tourner vers le nucléaire actuellement, quand on voit les couts sans fin des EPR et l'impossibilité que l'on a de respecter les délais de construction juste pour ceux en chantier c'est une aberration, que l'on mette tout ce fric dans les renouvelables et l'isolation des logements et on sera les rois. Mais bon ceux qui vivent du et se gavent du nucléaire ne sont pas prêts de lâcher leur poule aux œufs d'or quitte à endetter et mettre notre pays dans la mouise, on s'en fout de ça, seul le fric compte à ces niveaux là, la France et ses habitants, ils s'en tapent royalement en réalité.