Vers une rupture à ne pas refuser

Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019

2 Mars 2009

Comme je l'ai indiqué dans une lettre précédente, j'ai reçu il y a un certain temps, une demande précise à laquelle il était difficile de répondre rapidement. Il m'a fallu un certain nombre de mois pour y parvenir. Depuis le 8 Janvier, sur le site XPAIR.com, c'est chose faite avec l'espace AuxiDev. Avec des propositions qui s'élargiront tous les Jeudis. Cela ne suffit malheureusement pas à régler tous les problèmes.

Qu'entendez-vous par là ?

Toutes les propositions AuxiDev s'insèrent dans un cadre qui se veut être celui du développement durable "intelligent", rejetant ainsi un certain nombre de recettes simplistes. Les conséquences immédiates en sont relativement classiques, même si les démarches ne le sont pas. Mais le plus perturbant reste à venir. En effet la pratique des démarches AuxiDev met progressivement en évidence une évolution potentielle fondamentale de notre environnement, une évolution répondant à une question que nous ne nous étions vraiment jamais posée jusque là : ne faut-il pas d'abord se préparer au "futur probable". Les actions actuellement envisagées impliquent une sorte de continuité entre nos habitudes passées et nos efforts à venir. Ne serait-il pas préférable de prévoir une coupure beaucoup plus franche. Faire du développement durable c'est, avant tout, travailler pour le futur. Alors pourquoi ne pas se placer dans trente ans, avec les technologies probables de cette époque. En voici un exemple : quel que soit le discours actuel sur l'énergie on suppose (souvent sans le dire) que la consommation est d'abord celle de chauffage. Or nos perspectives sont toutes différentes : si nous allons vers des bâtiments d'isolation thermique très poussée le chauffage deviendra un usage relativement minoritaire, et surtout un usage de pointe favorisant très fortement les émetteurs électriques directs et répartis. Adieu les panneaux enrobés et le chauffage à eau chaude, ou même les pompes à chaleur sur le neuf …

Les conséquences en seront-elles toujours aussi spectaculaires ?

Continuer à raisonner - ce qui est encore fréquent aujourd'hui - comme si le chauffage était le sujet majeur, conduit à l'aveuglement. Qu'on le veuille ou non, tous nos efforts - s'ils réussissent - se traduiront par la situation suivante :
- d'une part, l'existence d'un parc de bâtiments que j'appellerai " de style 2000 ", qu'il faudra, tant bien que mal, essayer de corriger sur le plan des consommations,
- d'autre part la réalisation d'un parc de bâtiments que j'appellerai de " style 2030 ", qui ne pourra être que profondément différent, un parc où le chauffage ne jouera plus le rôle essentiel.

En quoi réside cette différence ?

Je répondrai plus tard à cette question. Pour le moment je voudrais d'abord souligner que pour passer au style 2030 (et non pas 2009) il faut le faire en prenant en compte les trois pièges suivants :
- il faut éviter d'abord le terme dangereux de bâtiment à " énergie positive ",
- il faut éviter de penser que c'est " pour plus tard ",
- il faut s'habituer à admettre que se sera sans doute le règne du chauffage électrique direct de pointe.
Tout cela sans attendre 2030.

Quel intérêt y aurait-il à faire cette distinction ?

Sans qu'on s'en rende compte, les décisions actuelles (globales) sont trop souvent prises sur des bases fortement dépassées. Alors que c'est manifestement dans deux cadres très différents qu'il faudrait opérer :
- celui du parc 2000, avec ses ingénieurs et techniciens au fait des techniques "anciennes"
- celui du parc 2030, avec ses techniques " nouvelles ".

C'est, à la fois, un problème humain (deux catégories de monteurs, ingénieurs et techniciens) et un problème professionnel (deux marchés pour les fournisseurs et pour les installateurs). Prenons un exemple actuel : presque aucun technicien ne sait aujourd'hui réaliser, ou corriger les installations à vapeur basse pression. A mes débuts, sur la demande de la profession, j'ai mis au point des spécifications précises sur le dispositif de sécurité à utiliser en vapeur basse pression : c'est un travail plus inutile que jamais. Et pourtant vous en trouverez des développements multiples dans quelques manuels récents célèbres. Je souhaiterais qu'on ne recommence pas. Et, pour cela il faut essayer de prévoir ce que devrait être notre futur : le parc que j'appelle " 2030 ". L'urgent est, à mon avis, d'arrêter de mélanger les deux parcs, et de continuer à réaliser un parc hybride, au lieu de préparer le parc que j'appelle celui de " 2030 ". Pour cela il faut que le cadre soit bien adapté. Ce qui peut conduire à une assez profonde réorganisation de nos activités, un sujet fort vaste sur lequel je reviendrai Lundi prochain.

Roger CADIERGUES


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