Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
2 Novembre 2009
Dans les précédentes lettres je vous ai dit ce que je pensais de l'évolution probable des outils informatiques, essentiels dans nos métiers. Voici maintenant de nouvelles prévisions : deux informatiques inévitables.
Pourquoi deux familles ?
Cette dichotomie de fait existe, et ne date pas d'aujourd'hui mais d'il y a près de trente ans. A cette époque, alors que les logiciels de dimensionnement des installations faisaient le succès de l'informatique de nos métiers, les architectes et les grands bureaux d'ingénierie adoptaient de leur côté des outils de conception assistée (CAO) facilitant les sorties graphiques architecturales. Ces logiciels de CAO Bâtiment dérivaient plus moins d'autres logiciels, également de CAO, mais utilisés dans d'autres domaines, la construction aéronautique par exemple. Depuis lors un certain nombre de fournisseurs de CAO, surtout hors de France, se sont lancés dans des logiciels visant à la fois la CAO (éventuellement 3D) et les calculs de dimensionnement jusque là séparés. On pourrait donc croire que nous allons vers une informatique technique unique, et portant il n'en est rien.
Pourquoi ?
Pour deux raisons, la première étant que l'informatique technique se développe dans des secteurs qui ne sont plus du tout ceux de conception du neuf, étant également consacrés aux diagnostics, aux contrôles (plus ou moins réglementaires) d'installations, aux études d'amélioration de l'existant, etc. Sans compter le traitement de l'information technique en général, et ce avec des recours de plus en plus fréquents à Internet.
Vous parliez d'une deuxième raison de la séparation des logiciels ?
Cette deuxième raison est matérielle, les débuts de la CAO Bâtiment s'étant effectués sur des ordinateurs particuliers. Aujourd'hui même, où les contraintes sont a priori moins fortes, la différence subsiste : pour la CAO il faut des ordinateurs et des cartes graphiques d'assez forte puissance, des écrans assez larges et une table traçante. Même si les postes possédant ces caractéristiques ne sont plus aujourd'hui identiques à ce qu'ils étaient jadis les principes subsistent. La différence importante c'est que l'informatique technique quotidienne n'a plus du tout les mêmes besoins. Ce fait, et bien d'autres, font que je suis convaincu que cette coupure entre CAO et "Informatique technique générale" subsistera. Et devrait même se développer.
Pourquoi ?
Indépendamment des aspects matériels et logiciels dont je viens de parler, je suis convaincu qu'il va nous falloir, de plus en plus, revoir le choix des ordinateurs utilisés dans nos métiers. Toute une gamme d'appareils est a priori possible, allant des smartphones (la téléphonie mobile à haute efficacité en calcul) aux portables les plus puissants. Le choix est plus une question de taille d'écran, de 4 (téléphones) à plus de 16 pouces (portables classiques). En passant par les netbooks avec écran de l'ordre de 10 à 12 pouces. Ma prévision est la suivante :
- les smartphones seront réservés à certaines applications sur lesquelles je reviendrai, impliquant une utilisation fréquente d'Internet
- les portables, avec écran type de 16 pouces ou plus, valant 1 000 euros en ordre de grandeur, auront - eux - la charge de respecter les habitudes traditionnelles
- les netbooks, enfin, avec des écrans de 10 à 12 pouces, valant de 300 à 400 euros, inhabituels aujourd'hui pour nos applications techniques, devraient être de plus en plus souvent adoptés, même si cela vous paraît surprenant.
Pourra-t-on inclure dans ces derniers les calculs d'installations nouvelles ?
Bien que ce soit surprenant je le pense, et voici comment il est vraisemblable que tôt ou tard on opérera.
1. Avant de dimensionner il faudra optimiser les choix, et ce grâce aux démarches environnementales dont j'ai déjà parlé. Ce sera l'objet essentiel de l'avant-projet, ce que j'appelle " l'écoprojet ".
2. Quand on passera ensuite au stade définitif (sous CAO ou non) le dimensionnement devra se faire en respectant l'écoprojet, éventuellement en l'amendant si cela s'avère souhaitable.
L'écoprojet n'exige pas du tout le même niveau de détail que le dimensionnement des installations (CAO ou non). L'écoprojet - essentiel à mon sens - pourra valablement se traiter sur portable, et surtout sur netbook.
Est-ce du futur ou de l'immédiat ?
Pour moi l'utilisation des netbooks sera quasi-immédiate. Sous réserve de faire appel aux appareils de nouvelle génération, " Aspire One " d'Acer par exemple. Par contre l'utilisation, complémentaire et sur laquelle je reviendrai, celle des smartphones, devra attendre encore un peu (ex. Nokia avec Office mobile).
Roger CADIERGUES