Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Les 4 et 5 Avril derniers Cardonnel Ingénierie a organisé deux journées consacrées aux nouveaux textes réglementaires en matière d'énergie dans les constructions neuves ou existantes. Lors de la première journée Sophie CAFIAUX, de la Direction Générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction (DGUHC), débordant le seul thème de la RT 2005 dont nous avons parlé la semaine précédente, a donné quelques indications sur la future réglementation : la RT 2010.
N'est-ce pas un peu rapide, alors que la RT 2005 n'était pas encore parue ?
D'après la présentation indiquée deux "progrès"
successifs sont prévus :
- la préparation d'une réglementation RT 2010 plus sévère,
- le développement du diagnostic de performance énergétique
du neuf …
Je me limiterai au premier aspect, celui du renforcement des exigences.
Comment pourra-t-on y parvenir en 2010 ?
J'avoue que cette remise en cause permanente est assez inadaptée aux
rythmes de construction. Mais il faut bien voir que toute l'Europe a l'air,
plus ou moins, de considérer que le seul avenir de la maîtrise
de l'énergie réside dans le "durcissement" des technologies
existantes. Avec des objectifs à long terme affichés sous des
formes simples, par exemple (par rapport aux solutions actuelles) des économies
de 40% en 2020 (au lieu des 15% en 2006). Dans la présentation du 4 Avril
dernier, les axes de développement de la RT 2010, tels qu'ils sont actuellement
prévus, sont clairs :
- poursuivre l'intégration des énergies renouvelables,
- intégrer le chauffage par énergies renouvelables en référence
(?),
- adopter la condensation comme référence en matière de
production de chaleur,
- adopter les pompes à chaleur comme référence en matière
de chauffage électrique,
- traiter "complètement" les ponts thermiques (isolation par
l'extérieur, etc ...).
Qu'entendez-vous par "intégrer les énergies renouvelables" ?
Essentiellement par introduction de ces énergies dans la référence. Sans compter : - une meilleure prise en compte des chaudières bois, - et une prise en compte de plus en plus précise de l'eau chaude solaire dans les maisons individuelles, ainsi que dans le collectif électrique.
Ne vaudrait-il pas mieux de passer tout de suite à ces nouvelles dispositions ?
Distinguons bien la réglementation de la pratique. La réglementation
est maintenant sur les rails, et sera donc réalisée en deux temps
- pour l'immédiat la RT 2005, ensuite la RT 2010. Dans la pratique, je
pense qu'on peut largement devancer les obligations prévues. Et je conseille
fortement aux maîtres d'ouvrages de s'orienter dès maintenant vers
des solutions immédiatement efficaces :
- la condensation (et le chauffage basse température qui en résulte
quasi-obligatoirement),
- les pompes à chaleur sur le sol (si possible, mais souvent délicat
et un peu coûteux) avec du chauffage également basse température.
En clair une inflexion forte vers les panneaux chauffants. Avec un risque sérieux
de dégradation du marché des radiateurs et convecteurs.
Vous ne parlez pas de l'eau chaude solaire ?
Pour une raison simple : on veut en faire une technique spéciale. Or ce devrait être une technique courante. Avec des capteurs permettant des économies énergétiques d'au moins 50 à 60%. Un système qui devrait plus ou moins se banaliser dans l'habitat individuel. En espérant que la durée de vie des installations extérieures sera satisfaisante, ce qui est le véritable défi de ce développement.
Vous ne parlez pas du chauffage solaire ?
Pour une raison simple : c'est un sujet que nous avons abordé au début du mois. Je ne pense pas nécessaire d'y revenir. J'ai peur que beaucoup d'illusions règnent en la matière.
Dans les solutions à développer vous ne faites pas, non plus, allusion au chauffage au bois ?
Pour deux raisons simples :
- jusqu'à nouvel ordre nous ne disposons pas d'un capital bois suffisant
pour en généraliser l'emploi comme combustible,
- il faut que l'industrie de production du bois de chauffage (des plaquettes
en particulier pour les chaudières "automatiques") s'organise
beaucoup mieux sur le territoire.
Sous ces réserves, le chauffage au bois pourrait, et devrait constituer
une solution parfaitement adaptée à un pourcentage appréciable
d'applications, collectives en particulier.
Vous avez également parlé du diagnostic énergétique du neuf, qu'en est-il ?
Nous y reviendrons dans ma prochaine lettre. A propos de l'existant surtout.
Roger CADIERGUES