Par Roger CADIERGUES le 08 Août 2023
21 Novembre 2011
On parle de plus en plus de domotique, mais ce n’est pas un sujet nouveau, des congrès sur ce thème ayant eu lieu il y a près de 40 ans. A mon avis la domotique telle qu’on la concevait alors – et qu’on la conçoit encore aujourd’hui - n’est plus adaptée à l’encadrement informatique à venir …
Que voulez-vous dire par là ?
Que la domotique classique, tout comme l’informatique de nos métiers, et même en grande partie la tablette à succès et le maquettage numérique (se référer à ma dernière lettre), vont devoir s’adapter à un nouveau cadre informatique. Actuellement, dans nos métiers, il est très courant d’utiliser sur PC des logiciels de conception et dimensionnement des installations, complétés plus récemment par des logiciels de conformité réglementaire et de diagnostic. Je suis convaincu que ces outils actuels vont, maintenant, être rapidement dépassés, même s’ils restent encore très utilisés. Une situation qui devrait, à mon sens, dominer les années s’écoulant à partir de 2013.
De quels dépassements voulez-vous parler ?
Reprenez les fonctions essentielles de l’informatique nous concernant, des fonctions se situant aujourd’hui à deux niveaux :
. d’une part la conception, le diagnostic et la re-conception de nos installations,
. d’autre part le pilotage et l’automatisation de ces mêmes installations.
Pouvez-vous être plus précis ?
Commençons par le pilotage et l’automatisation. Il est très important qu’au préalable il y ait :
. d’une part un développement significatif de la télévision connectée,
. accompagné, d’autre part, du développement significatif d’Internet très grande vitesse.
Tout cela nous demandera d’être un peu patient, mais quelques années seulement.
Attention : je ne veux pas dire par là que l’avenir est lié à une télévision généralisée, je veux seulement faire référence à la multiplication facile des écrans interconnectés – y compris les tablettes – écrans servant alors aussi bien au contrôle qu’au pilotage (avec écrans tactiles sans doute). Sans oublier l’intégration forte des smartphones nouveaux, opérant non pas comme nos automatismes classiques, mais en pénétrant beaucoup plus profondément dans le fonctionnement des installations. Avec des auscultations et des pilotages complètement nouveaux.
Vous parliez également d’outils de conception, diagnostic et re-conception ?
Je le confirme : au lieu d’une conception classique, un peu lourde et très spécifique, je pense qu’à partir de 2013 (les outils nous manquant d’ici là), nous aurons une conception vivante, dynamique, souple et simple des outils informatiques.
Pouvez-vous être plus précis ?
Il est un peu tôt pour vous répondre avec précision. Sachez seulement que tout ce travail s’effectuera avec souplesse et rapidité. Sur PC plus ou moins classique (mais avec un nouveau système d’exploitation), aussi bien que sur portable, ou même sur tablettes et smartphones adéquats de chantier. Bien entendu les outils logiciels actuels resteront utilisables, mais ils se trouveront de plus en plus souvent en concurrence avec les outils nouveaux. Lesquels devraient également déboucher sur des démarches nouvelles de conception (à partir du BIM), ainsi que de réalisation ou modernisation des installations.
Que faites-vous alors du développement durable ?
Il est plus que jamais intégré. Sans complications et sans difficultés. Il appartiendra, bien entendu, aux constructeurs de nos matériels, en particulier de régulation, de s’intégrer aux nouvelles démarches. Ce qui, si on en croit l’histoire des décennies récentes, devrait se solder par l’apparition de nouveaux responsables du style Steve Jobs.
Est-ce imminent ?
Soyez patient : les grandes lignes devraient en être claires en 2013, mais il faudra plusieurs années pour que nos techniques s’y intègrent ensuite de façon significative, modélisation numérique de nos installations comprise.
Roger CADIERGUES