Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
19 Septembre 2011
Désormais, depuis Août dernier, après sa publication au bulletin officiel du ministère de l’écologie, nous disposons de la fameuse règle de calcul Tb-BCE indispensable pour appliquer les nouvelles dispositions de la réglementation énergétique RT 2012. Hélas cela ne se fera pas sans quelques difficultés.
Lesquelles ?
L’arrêté (très attendu) décrivant la méthode de calcul est bien paru fin Août, mais il est accompagné d’une annexe (indispensable) qui n’occupe pas moins de 1 377 pages ( !) du bulletin. Un vrai record du monde (en longueur) face à toutes les réglementations thermiques des pays européens. Mais ce n’est pas tout …
Quoi encore ?
Quand on pense que la RT 2012 (au moins dans sa version partielle actuelle) doit s’appliquer à certaines demandes de permis de construire déposées à partir du 28 Octobre 2011, cela veut dire qu’il ne reste que quelques semaines pour assimiler le texte. Sinon même pour préparer les logiciels d’application tant la méthode de calcul est compliquée. Evidemment absurde. Et, de plus, tout cela finalement pour combien de temps ?
Que voulez-vous dire par là ?
J’ignore ce que sera la position juridique de cette RT 2012 par rapport à la directive européenne dont j’ai parlé dans la lettre du 12 Septembre dernier. Plus que jamais je retiens le titre de cette lettre : « Je n’y comprends plus rien ». Il va, manifestement, nous falloir vivre avec un certain nombre d’ambiguïtés. D’autant qu’une nouvelle version réglementaire est déjà en cours de préparation, sous le titre RT 2020. Et que tout se passe comme si l’administration française se moquait des décisions européennes et prétendait mieux connaître l’avenir de nos techniques.
Est-ce si grave ?
Personnellement je pense que oui. Et ce pour plusieurs raisons. La première est que la directive européenne veut qu’on revienne à une conception plus réaliste :
. l’abandon des consommations éclairage et autres usages analogues, très dépendantes des comportements,
. l’abandon des calculs terriblement conventionnels reposant sur des énergies dites primaires, l’Europe demandant de revenir aux consommations pures simples.
La seconde raison tient aux évolutions probables – mais encore indécises – de nos techniques, par exemple celles de l’évolution très probable de l’électronique d’accompagnement.
N’allez-vous pas un peu loin ?
Je crains que non : les dix années à venir sont encore techniquement très incertaines. A la dernière exposition internationale de Berlin le responsable Sony prévoyait, dans l’habitat, la gestion énergétique d’ensemble du logement pilotée par une tablette, accompagnée de smartphones de commande à distance. Rien n’est sûr en la matière, mais c’est bien là un exemple d’incertitude fondamentale pour 2020. D’autant que la prévision Sony est, à mon sens, très restrictive : j’aurais souhaité qu’on parle aussi du rôle de la télévision future dite « connectée ».
La réduction drastique des consommations énergétiques n’est-elle pas inéluctable ?
Oui et non : oui si on a la sagesse d’optimiser économiquement nos choix, non dans le cas contraire. Quand certains estiment que le surcoût d’un bâtiment, avec la RT 2012, se situe à près de 20%, la réponse qui nous est faites est que cela réduit les charges de fonctionnement. Malheureusement c’est une réponse qualitative, et qu’il faudra d’ailleurs, selon la directive européenne, justifier par des analyses dont j’attends en vain les premiers jets.
Visez-vous les énergies classiques ou les énergies nouvelles ?
Votre question est pertinente, et nous y reviendrons dans la prochaine lettre.
Auparavant nous avons, en effet, un message important à vous transmettre : dès ce mois-ci, afin de mieux satisfaire l’articulation d’activité de la plupart de nos lecteurs, nous allons modifier légèrement notre organisation. En effet, la deuxième lettre hebdomadaire sera publiée le Jeudi et non plus le Vendredi.
Roger CADIERGUES