Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Les 4 et 5 Avril derniers Cardonnel Ingénierie a organisé deux journées consacrées aux nouveaux textes réglementaires en matière d'énergie dans les constructions neuves ou existantes. Ces journées accueillaient des contributions d'origines très diverses, allant de la Direction Générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction (DGUHC) à celles de différents industriels et maîtres d'ouvrage. Réunissant un grand nombre de participants, ces journées ont permis de faire le point sur l'état d'avancement des nouveaux textes réglementaires concernant les bâtiments neufs (le premier jour) ou existants (le deuxième jour). Avant de rendre compte de ces rencontres, il faut sans doute faire le point sur les sigles qui sont en train de se multiplier.
Qu'entendez-vous par là ?
Le sigle "RT 2005" étant clair une fois admis la désignation
"RT 2000", il va maintenant falloir - par exemple - nous habituer
au sigle "DPE", le "diagnostic de performance énergétique".
En principe ce diagnostic sera obligatoire, dans l'existant :
- pour les ventes à partir du 1 Juillet 2006,
- pour les locations à partir du 1 Juillet 2007.
Dans le neuf le diagnostic pourrait également s'appliquer - pour certains
bâtiments - à partir de 2007.
Les délais, pour l'existant du moins, seront-ils tenus ?
Il n'est pas possible, ici, de répondre clairement à cette question,
les deux grands problèmes à résoudre étant :
- celui du contenu du diagnostic,
- celui de la formation des diagnostiqueurs.
Tous ces éléments ont été commentés, le 5
Avril, par Marie-Christine ROGER (DGUHC).
S'agit-il d'une prestation vraiment nouvelle ?
Dans un cadre différent, lors de la crise d'énergie précédente (lors du "400 F par tep"), un tel système de diagnostic de l'existant a fonctionné sur plus d'un million de logements. Avec une méthode mise au point par le COSTIC, et un manuel de diagnostic publié sous l'égide de l'ADEME. Depuis lors de nombreux pays européens ont adopté ce système sous des formes diverses - généralement volontaires - l'Allemagne ou certaines régions de Belgique par exemple. Deux pays ont connu, sur ce plan, des évolutions marquées : le Danemark d'abord où un tel diagnostic (de l'ordre de 500 euros en maison individuelle) est obligatoire, les Pays-Bas ensuite où le diagnostic a été jusqu'ici subventionné par l'Etat (c'est aujourd'hui abandonné).
Qu'en est-il du contenu du diagnostic tel qu'il est actuellement prévu en France ?
Le diagnostic doit comprendre : (1) un état des lieux, (2) des recommandations
d'améliorations.
Un guide DGUHC devrait être diffusé au moment où paraîtra
cette lettre (date prévue : Avril-Mai).
Jusqu'où faut-il aller pour l'état des lieux ?
Alors que notre diagnostic des années 80 était orienté "travaux", le DPE est d'abord orienté "analyse multiforme des consommations" : consommation d'énergie finale, d'énergie primaire, d'énergie renouvelable, et taux d'émission de gaz à effet de serre. L'ensemble aboutissant à un double étiquetage, qui - comme dans différents pays européens sous des formes différentes - adopte la présentation des étiquettes énergétiques des matériels domestiques (réfrigérateurs, etc ...). Avec, dans le cas du DPE, un double étiquetage : consommation d'énergie d'une part, dégagement de gaz à effet de serre d'autre part. Ces étiquettes, très colorées et spectaculaires, devraient contribuer largement à une bonne diffusion de l'idée.
Vous parlez également de recommandations d'amélioration ?
Ce devrait être, normalement, l'objectif essentiel. Mais il est difficile à atteindre correctement, car c'est celui qui oblige à examiner en détail les bâtiments et les installations. Pour un diagnostiqueur déjà compétent il faut largement une journée entière en maison individuelle lorsqu'il s'agit d'examiner les lieux et d'établir un rapport valable, l'expérience danoise me servant de base pour justifier ces affirmations. D'autant que les exigences administratives françaises semblent fortes : il s'agit non seulement de recommandations de travaux, éventuellement de recommandations de comportement, mais également - du moins dans certains cas - d'étude de rentabilité des améliorations proposées.
Quelle peut être l'efficacité de ces recommandations ?
Vous abordez là un sujet délicat, sur lequel il y a probablement bien des confusions. Si vous le voulez bien nous en reparlerons dans ma prochaine lettre, à propos des diagnostiqueurs.
Roger CADIERGUES