Par Mathieu Helbert, Responsable efficacité énergétique résidentiel – Cegibat
Terminé la chaudière classique, l’exigence relative au taux d’émission des NOx prévu par le règlement UE n°813/2013, en application de la directive l’éco-conception ErP (Energy related Products), est entrée en vigueur le 26 septembre 2018. Ce critère environnemental porte la limite d’émission des NOx à 56 mg NOx par kWhPCS de combustible consommé par les chaudières (NOx = émissions oxydes d’azote reconnues nocives pour la santé).
Ainsi, sont dorénavant exclues du marché européen toutes les chaudières ne respectant pas cette exigence, et ce, outre le respect des critères minimaux de performance énergétique. A savoir et à indiquer dans tous les cahiers des charges et CCTP !
Chaudière gaz de type B1 bas NOx
Avis aux bureaux d’études thermiques et aux installateurs !
À compter du 26 septembre 2018 :
Les fabricants n’ont plus le droit de vendre des chaudières dès lors que leurs émissions de NOx dépassent 56 mg/kWh PCS de combustible consommé dans le cas du gaz naturel
Et 120 mg/kWhPCS pour le fioul.
Et cela, jusqu’à 400 kW de puissance thermique nominale.
Les distributeurs, négociants de chaudières peuvent néanmoins écouler leurs stocks.
Même les chaudières de type B1 deviennent bas NOx.
Les fabricants de chaudières répondent à cette exigence réglementaire bas NOx.
Soyons rassurés, les industriels et fabricants de chaudières se sont emparés de cette évolution réglementaire et ont fait le nécessaire pour faire évoluer leurs générateurs de chaleur tout en maîtrisant l’impact sur les prix de vente de ces nouveaux produits.
A savoir que les chaudières gaz à condensation répondaient déjà à cette exigence. À l’inverse, les chaudières standards présentaient des taux de NOx autrement plus élevés, dépassant le seuil fixé par cette exigence. Après une refonte technique, ces chaudières B1 nouvelle génération émettent 3 fois moins de NOx qu’avant la directive ErP. Le défi qui s’offrait aux industriels était de réussir à concilier une réduction des émissions de NOx en diminuant la température de flamme, sans pour autant dégrader d’autres paramètres de l’hygiène de combustion ou pénaliser le rendement. Parmi les solutions techniques mise en œuvre nous pouvons citer le refroidissement par eau des brûleurs, le raccourcissement des flammes et/ou le redimensionnement des corps de chauffe.
La chaudière non étanche de type B1 évolue pour les besoins du marché de la rénovation
En interdisant depuis 2015 la mise sur le marché des chaudières n’offrant pas au moins 86 % d’efficacité énergétique saisonnière (en deçà de 70 kW de puissance thermique nominale), ce règlement 813/2013 n’a maintenu sur le marché qu’un seul type de produit standard : la chaudière type B1.
Pour ce cas particulier, le règlement fixe en effet l’efficacité énergétique minimale à 75 % jusqu’à 10 kW de puissance pour un appareil est simple service, ou 30 kW pour les chaudières mixtes. S’agissant des émissions de NOx, ces chaudières B1 ne bénéficient en revanche d’aucun traitement de faveur et doivent donc, elles aussi, respecter le seuil de 56 mg/kWhPCS pour être dorénavant commercialisées sur le marché.
Rappelons que cette solution technique est notamment conservée, à titre dérogatoire, pour répondre à certaines configurations dans les immeubles collectifs existants. L’exception des chaudières (B1), trouve sa légitimité dans le fait qu’elles demeurent difficilement remplaçables par une chaudière à haute performance énergétique dès lors qu’elles sont raccordées sur un conduit de fumée collectif (shunt, alsace, VMC gaz etc.). Or cette problématique concerne un parc d’environ cinq millions de logements en Europe.
Dans ces situations, le remplacement en lieu et place par une chaudière à condensation suppose une rénovation globale incluant une réhabilitation du conduit ainsi que le dépose (remplacement) simultanée de l’intégralité des chaudières raccordées au conduit collectif concerné. Aussi, la décision d’intervenir sur le conduit de fumées n’est pas toujours aisée et immédiate surtout dans le privé (copropriétés) où les mécanismes de prise de décisions demeurent complexes. Tandis que dans le logement social, c’est le coût des travaux à engager qui peut être un frein à la réalisation de l’opération de rénovation.
Zoom sur la chaudière gaz B1
Le règlement n° 813/2013 définit La chaudière de type B1 comme un dispositif de chauffage des locaux par combustible. Il comporte un coupe-tirage anti-refouleur, destiné à être raccordé à un conduit à tirage naturel évacuant les résidus de combustion à l’extérieur de la pièce où est installé le dispositif de chauffage, et qui prélève l’air comburant directement dans cette pièce.
La directive ErP n’interdit pas explicitement les chaudières de type B1 pour d’autres applications que l’évacuation collective. Cependant en France, l’évolution de la réglementation thermique RT dans l’existant a permis de clarifier le périmètre de mise en œuvre de cette chaudière. Aussi, l’article 4 de l’arrêté du 22 mars 2017 applicable depuis le 1er janvier 2018 spécifie les conditions d’installation :
« Une chaudière non étanche à coupe-tirage de type B1 ne peut être installée, y compris en remplacement d’une chaudière du même type, qu’en logement collectif sur un conduit commun à plusieurs logements existants, ou en logement collectif sur un conduit individuel de plus de 10 mètres de longueur. »
La chaudière gaz non étanche de type B1, une solution en rénovation
Chaudière gaz condensation à ventouse : tout problème de raccordement sur conduit de fumées collectif est résolu
Avec leurs nouveaux modèles, les industriels fabricants prouvent que la chaudière B1 bas NOx constitue une solution de rénovation alternative pertinente et moderne en rénovation dans les logements collectifs anciens. Cette solution s’applique dès lors que :
→ Des difficultés de mise en œuvre de chaudières à condensation existent, principalement en remplacement des chaudières raccordées à des conduits collectif.
→ Des contraintes techniques ou esthétiques ne permettent pas d’envisager la pose d’une chaudière à condensation ventouse (ex : chaudière en position centrale nécessitant une longueur et un nombre de coudes important, modification de façade de par le terminal ventouse sur un bâtiment inscrit ou classé…).
Par Mathieu Helbert, Responsable efficacité énergétique résidentiel – Cegibat
SOURCE ET LIEN
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Bonjour,
J'ai une chaudière basse consommation de 8 ans. Je suis mécontent de cette dernière qui tombe en panne régulièrement.
Je suis dans une copropriété de 2002. Ma chaudière ventouse va dans un conduit collectif qui n'est pas compatible pour mettre une condensation.
Puis je mettre une chaudière Bas Nox. Merci