Comment accélérer la disparition des chauffages au fioul ?

Parvenir à éradiquer tous les logements chauffés au fioul en 2030, implique d’atteindre un rythme de 200 000 maisons abandonnant chaque année cette énergie de chauffage, objectif très éloigné de la réalité observée, puisqu’en 2015, 63 000 maisons seulement ont changé leur énergie de chauffage, soit trois fois moins que nécessaire.

Pourquoi ?

Les ménages qui remplacent leur chaudière, le font principalement en pleine saison de chauffe, lorsque leur ancien appareil n’a pas pu démarrer. Ainsi dans l’urgence, ils cherchent une solution et, dans le cas d’une chaudière fioul, il suffit, le plus souvent, de changer le brûleur, une opération facile, rapide et de faible coût, à moins de 1 000€. Ainsi 47 000 brûleurs fioul ont-ils été vendus en 2015 selon MSI. Si toutefois le problème est plus grave et si changer le brûleur ne suffit pas, les ménages ont tendance à remplacer à l’identique leur chauffage, pressés par la nécessité de résoudre leur problème de chauffage, sans considérer l’opportunité d’une amélioration de la performance énergétique et environnementale de leur logement.

Saisir les occasions d’offrir aux ménages une vision globale sur leur logement, avec les « bons » gestes de rénovation à faire, notamment à l’occasion du remplacement d’un chauffage au fioul, est la clé pour les conduire à investir durablement pour leur confort, au meilleur coût et en valorisant durablement leur patrimoine. 

Pour les maisons très énergivores

C’est pourquoi la démarche conseillée est de regarder en priorité, pour les maisons énergivores (DPE égal à E, F ou G), une rénovation de l’enveloppe pour ramener leur besoin en chauffage à celui des logements moyennement énergivores. Les premiers gestes concerneront essentiellement une isolation des combles.

Pour les maisons moyennement énergivores

Ensuite, pour les maisons moyennement énergivores, le conseil est de remplacer la chaudière fioul par des équipements efficaces et performants en énergie, en énergie renouvelable et en CO2 : la chaudière bois ou les pompes à chaleur (PAC). En leur associant également des systèmes de gestion active, qui permettront d’optimiser le système et de réduire les consommations.

Ainsi (figure 3), une maison fioul énergivore peut en moyenne réduire ses émissions de CO2 d’un facteur 6, hors décarbonation existante et à venir des énergies utilisées grâce à ces deux gestes. 

Figure 3 : Evolution des émissions de CO2 d’une maison énergivore chauffée au fioul – Source : Carbone 4.